19 JUILLET 1963 : HECTOR RIOBÉ ET CES 4 AMIS ATTAQUENT

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Le 26 avril 1963 fut un jour tristement célèbre pour le massacre de millier de citoyens innocents, dont le père d’Hector Riobé. Des témoins racontent que ce garçon de 23 ans, arrêté à son tour, dû creuser un trou, sous les ordres de son bourreau et enterrer son père. Fou de douleur, il planifia de se venger, mais aussi de débarasser le pays d'un tyran sanguinaire. Avec quatre camarades, il transforma sa Jeep en tank et le 16 juillet 1963, ils se dirigèrent vers Pétion-Ville, aux environs de 11hpm.

“Le Destin d’Hector” - Chanson de Antonithantique sur les actes d’Hector Riobé

Arrivé devant le poste de police de cette ville, le « tank » se mit à chauffer et le chauffeur, Damas, s'arrêta pour demander de l'eau dans le voisinage. Le soldat de garde du poste s'approcha et se porta volontaire pour chercher de l'eau pour le radiateur surchauffé. Un autre soldat, intrigué par l'aspect du véhicule, s'approcha, se hissa pour jeter un coup d’oeil à l'arrière. Surpris, il sauta immédiatement par terre pour donner l’alerte. À ce moment Hector Riobé et ses amis Quatre hommes armés se mirent à tirer dans toutes les directions semant la panique dans la zone: soldats et occupants du véhicule prirent la fuite.

Damas, le chauffeur, ainsi qu' Hector Riobé et Jean Pierrre Hudicourt, empruntèrent prirent la route de Kenscoff, à pied. En cours de route ils arrêtèrent de force une voiture et sommèrent le chauffeur de les embarquer. Ils firent un arrêt à Laboule, chez le mari de la cousine de Jean-Pierre Hudicourt qui pris de peur alla les dénoncer à l'officier de service au Quartier général de la police.

Plus tard dans la nuit, eut lieu l'attaque rapide et sanglante du poste de Kenscoff ; un sergent, deux soldats et deux miliciens furent tués; les attaquants emportèrent les armes et munitions du poste.

Mémorial d’Hector Riobé au lieu de la confrontation à Godet, Furcy.

Mémorial d’Hector Riobé au lieu de la confrontation à Godet, Furcy.

Très vite, le village, calme d' habitude, se trouva en effervesence: la milice, la police, les militaires venus de Port-au-Prince, organisèrent une perquisition serrée dans toutes les maisons, à la recherche des agresseurs. C'est ainsi qu'une des patrouilles arrivant près du sommet du Morne Godet, fut accueillie par des coups de feu et vit avec effroi, plusieurs d'entre eux, tués. Hector Riobé avait minutieusement préparé son plan: la grotte d'où venaient les tirs occupait une position stratégique qui dominait toute la zone d approche. Chaque groupe qui montait était accueilli par des tirs précis qui infligèrent de lourdes pertes aux troupes gouvernementales. Le combat dura 3 jours et 3 nuits. Situation fort embarrassante pour le gouvernement, qui mobilisa le bataillon tactique des Casernes Dessalines avec mortiers et grenades, pensant que plusieurs franc tireurs leur tenaient tête.

Au troisième jour, l'Armée mit Mme André Riobé, la mère d’Hector sur un cheval et se servirent d'elle comme bouclier, pour leur assaut final contre la grotte et ses occupants. Le 19 juillet... SILENCE ... De la grotte plus un son. 
Lourdement armée, derrière Mme Riobé, la troupe arriva à la grotte pour trouver Hector seul. Il s'était donné une balle à la tête plutôt que de se rendre.

Dans une période de dégradation et d'humiliation du peuple haïtien victime d'une terreur monstrueuse et abjecte il fallait une bravoure exceptionnelle pour prendre les armes contre le régime dictatorial de Duvalier.

Ce fait d’arme provoqua le respect et l'admiration des paysans de Kenscoff, de ceux de Gressier de la jeunesse de l'époque comme de la jeunesse d'aujourd'hui tenue au courant de cette tranche de notre histoire.

Honneur et respect également à ses compagnons de lutte :

Jean Pierre Hudicourt, 26 ans

Damas, ainsi connu

Whillem Turnier, 26 ans

Jean-Claude Turnier, 23 ans, seul survivant